[Background] Elsa

Le personnage d'Elsa, aujourd'hui

Elsa est une jeune Daeva.

Elle n’a que peu de rêves dans la vie si ce n’est de montrer qu’une femme peut très bien protéger un homme et que l’art de la forge n’est pas destiné seulement aux males. Elle est d’une nature timide envers les hommes et assez hostile envers les autres femmes. Sa jalousie envers la gente féminine ne passe que rarement inaperçue.

En combat, elle soutient tous ses camarades quel que soit leur sexe, reste très concentré et sérieuse. Elle ne refuse que rarement un duel et se bât de toute ses forces contre ses adversaires, qu’ils soient plus grands, plus petits, plus vieux, plus jeunes, plus forts ou plus faible. Pour elle, le combat est une question de survie. Elle n’aime pas trop les duels car pour elle ce n’est que se voiler la face quand l’enjeu n’est pas la survie. Elle prend tout de même ces moments comme des phases d’entraînement. En parlant d’entraînement, on peut dire qu’elle n’est pas du genre oisif et utilisera tout son temps afin de s’améliorer dans son art du combat ou son art des chants. Elle aime beaucoup user de ses chants afin de soutenir ou de relaxer n’importe qui.

Elle n’accorde pas de haine réelle envers les Asmodiens bien qu’elle les combattra si elle en voit. En revanche, ceci est totalement différent quand elle se retrouve face à des Kralls. Elle aura beaucoup d’efforts à faire pour ne pas foncer tête baissée en direction de ces créatures qu’elle a en horreur et dont elle serait prête à participer activement à l’éradication de leur race

Sa chevelure rousse coïncide bien avec son tempérament. Elle peut être aussi chaude et dangereuse qu’une flamme des plus puissantes de par son caractère têtu et impétueux, aussi brillante en montrant la voie à ses alliés comme la flamme de la torche ou aussi douce et réconfortante qu’un feu que l’on ferait dans un camp en pleine nature.

C’est une femme qui n’est pas dénuée de charme mais ne connait pas les rites amoureux ni ce qu’est faire la cour. Plusieurs fois, à Sanctum elle avait repoussé des prétendants sans même s’en rendre compte. Elle a une idée ambigüe du père et du protecteur de par sa rencontre avec Sykho. Pour elle, il restera l’homme de sa vie et n’a que peu de chance d’ouvrir les yeux sur le monde des sentiments.

Elle est souvent distante avec ceux qui l’acceptent non pas par dédain mais par crainte. Elle ne fait pas confiance facilement et se refermera si elle ne se sent pas à l’aise. Il n’y a que peu de personnes avec qui elle est complètement elle-même et en qui elle a totalement confiance.

Son histoire

Chapitre 1 : Une jeunesse difficile, un caractère changé à jamais.

Tout était parfait dans la vie de la petite Elsa. Une mère et un père qui l’aiment. Un doux foyer. Une ambiance chaleureuse. Elle était une enfant joyeuse, rieuse, malicieuse et d’une grande gentillesse. Elle ne pouvait s’empêcher de faire des bêtises même en sachant qu’elle se ferait gronder par ses parents. Elle était aussi de nature têtue et impétueuse. Aussi vivante que possible, Elsa donnait à ses parents tout ce qu’ils rêvaient.

Malheureusement, lors d’une journée pluvieuse de la huitième année de la jeune fille, à Poéta, un groupe de Kralls attaquèrent la paisible résidence de la petite famille. Les parents se défendirent, tant bien que mal, afin de protéger leur fille, mais rien n’y fit. Les Kralls étaient trop nombreux et vinrent à bout des deux Daevas. Leur but était d’emmener l’enfant afin de la faire travailler dans les mines. Trop jeune pour se battre, la jeune fille, ne put qu’hurler.

Une fois arrivée dans la mine, déjà attristée de la perte de sa famille, la jeune fille fut fouettée de nombreuses fois devant son refus d’obtempérer, ce qui ne fit qu’augmenter le nombre de larmes.

Après quelques jours de maltraitance, elle n’eut d’autre choix que de se résoudre à travailler. Son caractère fort avait fini par céder sous les nombreux coups des Kralls. Elle était devenue, docile, apeurée et complètement soumise.

Elle put vite remarquer qu’elle n’était pas la seule Elyséenne ici. Ses parents lui avaient souvent parlé des Kralls et de leur habitude à esclavager les autres peuples. En revanche, elle ne pensait pas qu’ils avaient le pouvoir de le faire sur des êtres comme elle.

Bien que soumise, elle n’avait pas perdue espoir qu’on vienne la sauver. Mais, les jours passaient et rien ne se profilait à l’horizon si ce n’est un destin tragique. Certains enfants lui avaient souvent proposé de se battre avec eux afin de s’enfuir. À chaque fois, elle avait la même attitude, elle regardait les chaines qui se trouvaient autour de sa cheville et se remettait au travail, ignorant totalement les autres.

Plus le temps passait et moins elle arrivait à se souvenir de ses parents ou autre chose que le visage horrible de ses kidnappeurs. Elle devenait de plus en plus leur esclave au fur et à mesure que son espoir de sauvetage s’amenuisait.

C’est alors qu’un jour pluvieux durant lequel le travail était particulièrement difficile qu’elle entendit des cris. Une bataille faisait rage. Les cris des Kralls n’étaient pas les mêmes. Elle se leva doucement et regarda en direction des cris. Elle vit un Krall s’effondrer au sol, une masse encastré dans le crâne. Cette vision qui aurait pu lui apporter soulagement ne fit monter en elle qu’un sentiment de peur et de terreur. Elle hurla en pleure.

Les bruits se faisaient de plus en plus rares. Elle vit une silhouette s’approcher d’elle. Elle se recroquevilla du mieux qu’elle put et cacha son visage entre ses genoux, les mains sur la tête, afin de se protéger. Rien ne vint toucher la jeune fille, mais un son se fit entendre. Quelqu’un lui parlait. Craintive, elle leva la tête afin de voir qui lui adressait la parole.

Il était grand, portait une belle armure et n’était pas Krall. Il ressemblait un peu à l’image de son père qu’elle avait gravée dans sa tête. Un Daeva. Probablement un clerc. Il lui tendit la main en faisant un grand sourire.

- Clerc : Viens, tu n’as plus rien à craindre, c’est fini.

Mais la jeune fille était trop apeurée pour faire le moindre geste. Un autre Daeva s’approcha en courant. Il avait un arc et semblait bien moins protégé. Il s’adressa à celui qui ressemblait à un clerc.

- Daeva : Sykho, nous devons nous dépêcher, un bataillon vient dans notre direction.
- Sykho : J’arrive tout de suite.


Le Daeva nommé Sykho regarda de nouveau Elsa avant de lui faire un grand sourire.


- Sykho : Il faut y aller, tu peux marcher toute seule ?


Elsa, sans dire un mot fit un signe d’approbation de la tête et lui montra ses chaines, qu’il s’empressa de casser. Il lui demanda de la suivre aussi vite qu’elle pouvait. Tellement habituée à suivre les ordres, elle ne remit pas en question les dires du clerc. Quelques mètres plus loin, le Daeva se retrouva entouré de nombreux Kralls. Paniquée, la jeune fille se recroquevilla une fois de plus.


- Sykho : N’aie pas peur, je m’en occupe. Ne bouge pas.

Dans une danse folle, le clerc usa de son bouclier afin de se protéger des nombreuses attaques qui lui étaient réservées et blessait à coup sûr de sa masse tout ennemie à portée. En quelques secondes, le groupe entier de Krall avait été vaincu. Elsa était surprise au plus haut point. Le clerc se retourna et lui demanda à nouveau de le suivre. Une fois encore, elle s’exécuta sans dire un mot.

Après quelques minutes de marche rapide ils rattrapèrent l’autre Daeva. Il n’arrêtait pas de tirer avec son arc.

- Sykho : Marsis, il y a un moyen de passer ?
- Marsis : Non, aucun, ils nous ont complètement barré la route. Il va falloir se battre.
- Sykho : Contre un bataillon entier, t’es un comique toi. Et d’abord où sont les autres ?
- Marsis : Ils nous ont devancés, ils sont loin, probablement déjà au camp.
- Sykho : Bon, ben, reste en retrait avec la petite et soutient moi, il va falloir passer en force. Je vais nous ouvrir une brèche, tu passes dedans dès que tu peux avec le petite. T’es prêt ?
- Marsis : Comme si j’avais le choix… Armes et foi !
- Sykho : Armes et foi !


Le clerc couru en direction du tunnel qui menait à la sortie de la mine. De nombreux Kralls étaient amassés, bien déterminés à ne pas laisser le petit groupe passer. Mais c’était sans compter sur les capacités des deux Daevas. Les flèches de Marsis fusaient à une vitesse effarante et nombre de Kralls touchaient terre avant même de se rendre compte qu’ils avaient été transpercés. Une fois encore Sykho, tel un danseur, entama un balai mortel durant lequel il emporta tout ennemi proche. Petit à petit Marsis avançait en direction du tunnel tout en surveillant que la petite fille le suivait. Finalement, une brèche, comme l’avait annoncé Sykho, se créa et Marsis dans une course folle, attrapa la jeune fille sous le bras et s’engouffra sans même regarder son compagnon. Elsa, tenu à l’envers pu voir le clerc faiblir sous le nombre d’assaillants qui l’entourait. Au final, elle ne fut plus capable de voir la moindre partie de celui qui l’avait sauvé.

Son esprit commençait à reprendre le dessus sur sa peur et fur prise d’une foudroyante cataplexie. Comprenant que son sauveur était en train de se sacrifier pour elle, la jeune fille ne put s’empêcher d’hurler comme jamais elle ne l’avait fait, sortant ainsi de sa stupeur. Durant sa captivité la mort faisait partie du quotidien et elle s’y était presque habituée. La différence était que cette fois-ci, quelqu’un mourait pour elle. A cette pensée, son hurlement devint ahurissant. Sur le coup de la surprise, Marsis la posa à terre.

- Marsis : Tu es blessée ? Tu as mal quelque part ?

La jeune fille ne répondit pas et fonça en direction du groupe de Kralls dès que ses pieds touchèrent terre. Son regard était noir de colère et de haine. Dans sa course folle, elle attrapa une pioche, symbole de la soumission des esclaves envers leurs bourreaux. Etant insignifiante, les Kralls ne semblaient pas la remarquer, elle put facilement se faufiler entre les ces créatures afin de se retrouver face au Daeva. Il était gravement blessé et saignait beaucoup. Elle se mit entre le Daeva et un Krall, se mettant en garde avec sa pioche. Sykho tenta de l’arrêter, mais la jeune fille, bien déterminée à terrasser son adversaire ne l’entendit même pas parler. L’énorme lame du Krall allait s’abattre sur la pioche, placée en opposition afin de parer le coup. Les yeux de Sykho s’écarquillèrent et dans un mouvement désespéré, il tenta d’attraper la petite fille. Sans succès, il ne put que voir la pioche s’effondrer sous la puissance incontestable du Krall qui entailla le visage de la petite fille. Elle tomba à la renverse. Le Krall leva de nouveau sa lame lorsqu’une flèche lui coupa la main. De très nombreux autres traits jaillirent et firent tomber tout ennemi du bataillon en un rien de temps. Sykho avait réussi à s’approcher de la jeune fille et incantait un sort de soin des plus puissants. La jeune fille ne réagissait plus. Le coup avait été si violent qu’elle ne le réalisait même pas. Une fois le sort de soin terminé, elle tomba dans l’inconscient et Sykho s’empressa de lui bander un œil meurtri par le coup du Krall.

Sans même regarder d’où venait les flèches salvatrices, Sykho savait que Marsis avait ramené le bataillon de Sanctum afin de le sauver. Il prit dans ses bras celle qui, dans un certain sens, l’avait sauvé et reparti calmement en direction du camp non loin de là.

La nuit venait de tomber et la pluie s’était arrêtée depuis peu. Le clerc regardait le ciel, qui se dégageait petit à petit à la recherche d’une lumière, de la présence de ses ancêtres ou de ceux qui dans son combat le guident. Elsa se réveilla en sursaut, mais le sourire de Sykho la calma immédiatement.

- Sykho : Bien dormie, petit héroïne ?
- Elsa : …
- Sykho : Je crois qu’au final je n’aurais jamais entendu ta voix par des mots mais seulement par des cris. Mais si tu ne veux pas parler, ce n’est pas grave. Ce que moi, j’ai à te dire, c’est merci.
- Elsa : …
- Sykho : Merci de m’avoir défendu.
- Elsa : …
- Marsis : Alors la fougueuse s’est réveillée ?
- Sykho : Il semblerait. Merci mon ami. Je ne pensais pas avoir la chance de revoir un ciel comme celui-ci.
- Marsis : C’est à elle qu’il faut dire cela.
- Sykho : C’est déjà fait.
- Marsis : Sacrée journée quand même.
- Sykho : Tu l’as dit.
- Marsis : On en a buté un paquet aujourd’hui et on a sauvé plus de cinquante esclaves.
- Sykho : Il est vrai que c’est une bonne journée.
- Marsis : Demain, tu retournes à Sanctum non ?
- Sykho : Oui, le maître prêtre m’a fait demander.
- Marsis : Tu vas me manquer mon ami.
- Elsa : Me… mer… merci.
- Sykho et Marsis : …

Les deux Daevas furent totalement choqués. Au beau milieu d’une conversation banale, la jeune fille qui ne disait pas un mot les avait complètement désarçonnés. Tous deux échangèrent des regards de surprise puis de complicité. Ce petit mot fut comme un soulagement et plus aucun mot de fut dit de la nuit.

Au petit matin, Elsa se réveilla sous les bruits de chocs de morceaux de métal. Il devait y avoir un forgeron pas loin, ou alors… un combat. Elle se leva d’un bond et vit Sykho et Marsis se battre l’un contre l’autre. Tout d’abord soulagée que ce ne soit pas des Kralls, elle se demanda ensuite pourquoi ils se battaient. Elle put voir dans leurs yeux et sur leur visage les signes d’un entraînement intensif, où chacun prend plaisir. Elle comprit immédiatement que ces deux-là étaient ami mais aussi rivaux et que ce petit duel était une manière de se dire au revoir.

Bien que l’un soit un rodeur et l’autre un prêtre, aucun ne semblait avoir le dessus. Contrairement à la première fois qu’elle le vit, Marsis, n’utilisait pas un arc mais une épée. De plus il ne semblait pas trembler devant les coups de masse du prêtre. Sykho, lui, n’hésitait pas à user de pouvoir extraordinaire, qui étourdissait ou entravait momentanément son adversaire, mais ce dernier trouvait toujours le moyen de retrouver sa liberté juste au bon moment.

Bien qu’elle ne soit pas familière avec le monde du combat elle se sentait attirée par ce qu’il se passait. Elle regardait avec attention tout ce qu’il se passait et tentait de comprendre le moindre mouvement, son déclenchement, son utilité, sa finalité. Elle remarqua très vite qu’un certain nombre d’attaques revenaient à la suite régulièrement. Elle comprit que les deux combattants avaient des combinaisons préférées de coups qu’ils enchaînaient dans une danse follement dangereuse pour l’adversaire.

Après bien une heure de combat, les deux rivaux s’arrêtèrent et se serrèrent la main en signe d’au revoir. Sykho s’approcha d’Elsa, s’agenouilla pour arriver à son niveau, lui fit un grand sourire honnête.

- Sykho : Alors ? On y va ?
- Elsa : …

Elsa ne semblait pas comprendre ce que voulait Sykho. Il dut donc s’expliquer des suites de l’écarquillement des yeux de la jeune fille.

- Sykho : Tu ne vas tout de même pas rester ici ? Tu dois voir notre maître prêtre afin que tu te rétablisses et surtout qu’il soigne ton oeil. Comme cela tu nous diras peut être où sont tes parents.

Sur le mot « parent », Elsa ferma les yeux, baissa la tête et fit comprendre par un hochement que de ce côté-là, il n’y avait rien à faire. Sykho comprit immédiatement et lui proposa de l’emmener à Sanctum avec lui afin de lui trouver un endroit où vivre. D’un autre signe de la tête elle approuva. Tous deux s’approchèrent de l’intendant au portail de téléportation et entreprirent leur voyage vers Sanctum.

Cette petite fille souriante et heureuse autrefois, traversait un portail qui allait l’amener vers un monde qu’elle ne connaissait pas. Les dents serrées, le regard sérieux, le visage dur, elle se laissait voyager.

Si ses parents l’avaient vu à ce moment-là bien qu’ils seraient heureux de savoir que leur petite fille soit vivante et en bonne santé, ils ne pourraient se réjouir de voir une telle expression sur son visage. Elle ne semblait pas vivante du tout et encore moins heureuse. Ils ne pourraient qu’espérer que son passage dans la capitale la change, et cette fois ci en mieux.

Prochain chapitre : Suivre une voie ou suivre une voix ?